Co-organisée par Migrinter, Mimmoc et IEAQ/Chaire Senghor

Appliquée aux études sur les migrations, ces apports sont essentiels car l’intersectionnalité permet de regarder les migrations comme des processus situés, genrés, classistes et racisés.

Cette vision politise les productions scientifiques en les inscrivant dans les relations de pouvoir au sein du monde académique ; elle exhorte à intégrer les groupes subalternes dans les lieux de la production des savoirs ; elle réhabilite leur point de vue en les reconnaissant comme des sujets politiques.

Elle nous invite à repenser tant les modes d’action et d’interaction entre divers collectifs et groupes sociaux et culturels que les formes de hiérarchisation des luttes pour l’émancipation sur le plan de l’action politique et de l’émancipation. De ce fait, l’intersectionnalité permet de regarder les situations migratoires comme étant intégrées dans des systèmes de hiérarchisation variables et réversibles tout en attirant l’attention sur les dynamiques de genre qui traversent les migrations déterminant différentes relations et échelles de pouvoir. Au cours de cette rencontre, nous retiendrons la charge épistémologique de ce débat foisonnant et encore ouvert.

L’étude des faits migratoires à partir d’une perspective intersectionnelle peut-elle concourir à la décolonisation/désoccidentalisation d’un savoir qui se veut universel et neutre ? Peut-elle contribuer à la déconstruction des essentialismes élaborés tant en terme de genre qu’en termes d’appartenances aux groupes migrants ? Et surtout : considérer les migrations comme un rapport social permettrait de mieux saisir les articulations entre les différentes formes de mobilités et les appartenances de genre-classe-race ?

Nous proposons de débattre de ces questions en mettant en dialogue des collègues travaillant dans l’espace francophone en France et au Canada.