Malgré un processus dit de réconciliation initié en 2008 au Canada (Commission Vérité et
Réconciliation), le dialogue entre populations autochtones, allochtones et autorités publiques
au Canada et aux États-Unis, quand il est amorcé, semble souvent se heurter à des obstacles.
Si certains sont évidents, tels que la discrimination systémique qui perdure envers les
Autochtones, d’autres le sont moins, et découlent par exemple des difficultés à exposer et
assumer la mémoire des crimes passés (Madley) ou de l’éloignement entre les différents
acteurs en question, produit du colonialisme. Parfois, il s’agit encore d’un manque de
connaissance « patent » (Bousquet). Face à ce constat, ce colloque se donne pour but de
chercher à cerner ce qui demeure de l’ordre du colonialisme, du néo-colonialisme, de la
colonialité (Escobar), des impasses du post-colonialisme – autant de concepts essentiels qu’il
s’agira d’explorer. En somme, l’objectif est d’étudier ce qui empêche encore, souvent, une
relation « équitable et inclusive » (Principes de réconciliation, CVRC) entre populations
autochtones et allochtones.
Qu’est-ce qui perdure des pratiques coloniales, structurellement ou systémiquement dans le
récit historique, les politiques publiques, les mémoires collectives et les représentations ?
Quelles sont les forces de transformation de ces processus « encore » coloniaux, actives aux
échelles locales, des États ou provinces, nationales, mais aussi inter et transnationales ?
Quelles sont les voix qui, dans les mouvements sociaux, politiques, littéraires, philosophiques,
artistiques proposent un renversement, un renouvellement du rapport au passé et la possibilité
d’altérités constructives ? En quoi cette dynamique de décolonisation pourrait-elle être
bénéfique aux populations autochtones, et permettre d’envisager une coexistence
collaborative libérée du poids et des entraves du passé ?
Ce colloque pluridisciplinaire tentera de répondre à certaines de ces questions en explorant divers axes de réflexion.
Consultez le programme de l’événement.
Informations complémentaires
Collaborations : Laboratoire MIMMOC, Université de Poitiers ; Marie-Pierre Bousquet, Université de Montréal.
Partenariat : Bruits de Langues, Université de Poitiers.
Organisation : Kelly Fazilleau, André Magord, Julien Zarifian.