Stratégies de survie en exil : le cas des Chagossiens entre l’océan Indien et le Royaume-Uni (1970 – 2025)

Cette thèse porte sur les stratégies chagossiennes de survie, d’adaptation et de lutte pour leurs droits qui ont émergé entre 1970 et 2025 en contexte d’exil forcé. Ces stratégies visent principalement à se réapproprier leur identité face à la tentative de nier l’existence d’un peuple distinct de la part des autorités britanniques et états-uniennes dans la conjoncture des années 1960, mêlant la Guerre froide et le mouvement de décolonisation.

À travers des sources diplomatiques, académiques et journalistiques et les entretiens menés auprès des membres de la communauté chagossienne à l’île Maurice et au Royaume-Uni et auprès des acteurs socio-culturels des sociétés réunionnaise et britannique, nous avons étudié la façon dont les stratégies de survie des Chagossiens se mettent en place, sous le prisme de l’agentivité et de la multidimensionnalité, face aux rapports de force qui tiennent aux enjeux géopolitiques liés à l’Archipel des Chagos.

L’ethnographie des stratégies de survie du peuple chagossien met en évidence la complexité des rapports entre les thèmes centraux de cette étude, à savoir la question de l’identité, de la représentativité, de la souveraineté et du droit à l’auto-détermination des peuples. Elle explique également comment l’agentivité chagossienne se renforce graduellement malgré les difficultés que rencontrent les Chagossiens à imposer leurs voix dans les prises de décisions concernant l’Archipel des Chagos. Par conséquent, cette étude souligne l’intérêt de remédier aux attitudes coloniales persistantes en tentant d’adopter des pratiques décoloniales telles qu’une démarche de co-construction et d’« accommodement mutuel » en termes de représentation des voix chagossiennes.

Dans un contexte international dominé par la résurgence des représentations impériales des frontières et des minorités, cette thèse s’efforce d’apporter un éclairage sur l’agentivité d’un peuple en situation d’exil, provoquée et transformée par le processus de décolonisation de l’île Maurice et dont les répercussions sur l’agentivité et sur l’identité chagossiennes sont encore prégnantes aujourd’hui.

 

 

UFR Lettres et Langues Salle des Actes 14h00

 

Sous la direction des Professeurs Susan Finding et André Magord

Devant un jury composé de :

Richard Davis, Professeur à l’Université Bordeaux-Montaigne

Matthew Graves, Professeur à Aix-Marseille Université

Bérénice Guyot-Réchard, Maîtresse de Conférence à King’s College London

Éric Tabuteau, Professeur à l’Université d’Orléans

Mélanie Torrent, Professeure à l’Université de Picardie Jules Verne